Tant de choses, elle aimerait lui dire…
Elle songe à son rire et elle soupire !
Comme les contours flous d’un rivage
Soudain lui apparaît son doux visage
Souvenirs façonnés par l’oubli
Il lui manque ce soir …
Quand reviendront- ils ces beaux jours
Pour serrer, embrasser son unique amour
Espérance des jours aux couleurs de la vie
Sans lui, tout est désert et sans envie
Tout l’exaspère et fait croître son ennui
Il lui manque ce soir ….
Leur empreinte gravée au fond du cœur
Elle ne peut oublier ces instants de bonheur
Des jours à attendre impatiemment
Encore et encore, elle l’attend !
Le temps ouvrira- t-il ses portes
Avant que le sommeil ne l’emporte ?
Sous mes paupières closes souvent je la revois
La maison de mon enfance, où j’ai grandi
De toute sa hauteur, elle pointait vers l’infini
Toit vieilli par le brouillard et les bruines
Murs lézardés rebâtis sur d’anciennes ruines
Elle évoquait les bons vieux temps d’autrefois
Je sens encore les senteurs du grand tilleul
Sur le perron où fatigué, s’asseyait l’aïeul
Je revois la balançoire fixée aux branches
Et ma mère, les deux mains sur les hanches
Hurlait de colère après les petits garnements
Qui, insolents, se moquaient de son accent
Il fut parfois sombre le ciel de mon enfance
Mes rires, tout autant que mon innocence
S’envolèrent un bien triste jour, si froid
Sous mes paupières closes, ce jour je le revois !
Under my closed eyelids I often see her again
The house of my childhood, where I grew up
From all its height, it pointed to infinity
Roof weathered by fog and drizzle
Cracked walls rebuilt on ancient ruins
It evoked the good old days of yore
I still smell the scents of the big lime tree
On the porch where tired, sat the grandfather
I see the swing fixed to the branches again
And my mother, both hands on her hips
Howled with anger after the little rascals
Who, insolent, made fun of her accent
It was sometimes dark the sky of my childhood
My laughs, as much as my innocence
So sad, so cold, a day flew away
Under my closed eyelids, this day I see it again!
Pas de sortie … Pas d’amis à voir…
Lally s’installe devant son écran télé
Choisit une chaîne au hasard
Sur la table du salon un repas froid l’attend
Elle aime bien les films romantiques
Ces belles histoires d’amour qui finissent ainsi
« Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants…»
Au petit écran un couple se promène
Au bord de la Seine
Tous deux marchent insouciants
L’étincelle dans le regard
Se disent des mots doux à voix basse
Comme leur bonheur est palpable
Se dit Lally nostalgique !
Soudain monte en elle
Une vague de tristesse
Un gros pincement au coeur
Lally voit défiler tous ces beaux jours
Où l’amour était au rendez-vous
Un souvenir du bonheur qui la poursuit
Ces souvenirs la submergent sans crier gare
Alors elle s’effondre
Le cœur au bord des larmes
Et elle songe bien tristement
Pour elle l’amour n’est plus au rendez-vous